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L’Avenue du Mont-Royal
Nouvelles

Portrait d'une femme entrepreneure : Kyoto Fleurs

19 avril 2022

Voici un nouveau portrait des femmes entrepreneures de l’avenue du Mont-Royal. Un nouveau domaine d’activité puisque nous avons rencontré Marilou Yoshimura-Gagnon, propriétaire de Kyoto Fleurs, une boutique située au 1893 ave Mont-Royal Est.

Merci Marilou pour ton temps. On vous souhaite une bonne découverte de cette belle histoire de famille.

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Qu’est-ce qui vous a amené à vous lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat ?

J’ai toujours eu le désir de me lancer en affaire, ce qui n’était pas clair c’était de savoir dans quel domaine je voulais me lancer. J’avais beaucoup d’idées, mais je n’arrivais pas à me décider. Comme ma mère est japonaise, et que je suis très fière de mes origines, j’avais envie de mette en avant la culture du Japon. J’ai déjà pensé ouvrir un café ou salon de thé japonais, un restaurant japonais, un magasin de décoration japonaise, etc … Et je rêvais d'avoir un commerce sur l’Avenue du Mont-Royal, car j'habite dans le quartier depuis longtemps et j'ai toujours aimé magasiner sur l'Avenue. Le nom Kyoto Fleurs vient du nom de la ville d’origine de ma mère et de ma grand-mère au Japon.

Un jour, une opportunité s’est présentée quand l'ancienne fleuriste qui occupait mon local actuel, et chez qui on était clientes, a proposé à ma mère de racheter le fonds de commerce. Ma mère et ma grand-mère ont toujours été passionnées de fleurs. Ma mère m’a transféré l’offre, sachant que j’attendais une opportunité pour me lancer en affaires. L’offre était plutôt inattendue, car bien que j’aime les fleurs, je ne connaissais pas beaucoup ce domaine, ayant travaillé dans la fonction publique et comme gérante d’artistes.

J’ai donc rencontré l’ancienne fleuriste et j’ai passé beaucoup de temps avec elle, elle m’a appris beaucoup de choses sur la fleuristerie. Je l’ai accompagnée chez les fournisseurs, elle a été généreuse de son temps. Tout ce temps passé avec des fleurs m’a fait réaliser que celles-ci apportent beaucoup de bonheur et de positivité. On les offre pour faire plaisir et même pour se faire plaisir à soi-même. J’avais envie de devenir en quelques sorte une messagère de bonheur..

Le financement de mon entreprise a été tout un défi alors que les banques ne m’ont pas soutenue dans ce projet. C’est finalement mon amie d’enfance qui a cru en moi les yeux fermés et qui m’a permis de faire l’acquisition du fonds de commerce en septembre. Je lui suis tellement reconnaissante! .

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Depuis combien de temps avez-vous débuté votre projet d’entreprise, quelles ont été les grandes étapes marquantes ?

Au départ, ma mère et ma belle-sœur étaient très présentes en boutique pour m’aider. Je n’avais pas encore la structure et les moyens d’avoir des employés. On a beaucoup appris ensemble et la première année de travail a vraiment été marquante. Beaucoup d’essais et erreurs (rires) ! C’était une année assez folle avec tellement d’apprentissages. Ça va faire 7 ans en septembre que nous sommes ouverts et aujourd’hui notre équipe est composée de 8 personnes extraordinaires !

Aussi, la pandémie a été marquante, comme pour beaucoup de commerçants. Au cours des deux dernières années, on a beaucoup travaillé sur notre site web pour qu’il soit vraiment bien fonctionnel et complet. On a également pris le temps d’apporter beaucoup de changements à notre environnement de travail.

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Être une femme entrepreneure, est-ce que c’est plus difficile ? As-tu rencontré des obstacles ?

Contrairement à d’autres domaines, l’industrie de la fleuristerie est composée de plusieurs femmes entrepreneures. Bien que je sois consciente des nombreuses inégalités, injustices et autres difficultés rencontrées par plusieurs femmes entrepreneures, je ne crois pas que le fait d’être une femme m’a empêché d’avancer et de poursuivre mes rêves. Ça vient aussi de mon caractère. Cette question me fait penser à ma grand-mère qui était politicienne à Kyoto. Quand on regarde les photos d’époque, elle était la seule femme, entourés d’hommes autour d’elle. Mon autre grand-mère, ma mère, ma soeur et ma belle-soeur sont également toutes des femmes fortes qui savent bien prendre leur place. Ce sont elles mes plus grands modèles.

De plus, j’ai la chance d’être entourée de commerces gérés par des femmes entrepreneures inspirantes, je pense notamment à Modeco, Kim Lam, Ernestine. Aussi, dans ma boutique, je vends les produits de plus de 10 femmes entepreneures locales. On s’encourage entre nous, ça fait partie des solutions je crois.

Qu’est-ce qu’il faut savoir à propos de votre sélection de produit ? Des favoris ?

J’ai la chance d’avoir un grand local donc on peut offrir une grande variété de plantes d’intérieur. On suit vraiment les tendances lorsqu’on fait notre sélection de fleurs. La plupart de nos fleurs séchées et préservées sont importés du Japon. En ce qui concerne les fleurs fraîches, l’été on priorise l’achat local chez nos fermes préférées du Québec.

Tel que mentionné précédemment, on offre également plusieurs produits d’artisans locaux, qui s’avèrent être toutes des entreprises tenues par des femmes. J’ai découvert la plupart de ces entrepreneures extraordinaires sur Instagram, je pense notamment à Mimipots et Tatim’acramé. Nous vendons également les savons et bombes de bain de Base Botanique ainsi que les bougies et parfums d’ambiantce de Florhestia, deux entreprises créées par d’anciennes stagiaires de ma boutique.

Le thé japonais disponible en boutique est importée du Japon par une bonne amie (Entreprise Sakao). Elle importe le thé depuis la plantation de sa famille à Shizuoka.

produits favoris

Finalement, on vend aussi les produits exclusifs d’ Espace Kyoto, une compagnie que j’ai créée, il y a moins d’un an avec ma mère et ma sœur. Il s’agit de produits japonais importés directement de Kyoto. Espace Kyoto se positionne davantage comme grossiste pour le moment, mais certains produits sont actuellement disponibles chez Kyoto Fleurs.

produits japonais

Quel est l’objet précieux dans votre espace de travail ?

Il y a un cadre derrière le comptoir avec plusieurs photos de fleurs fabriquées en soie. C’est ma grand-mère japonaise qui les a confectionnées à la main, c’était un de ses passe-temps. J’ai toujours beaucoup aimé la regarder les fabriquer, c’est elle qui a pris les photos et qui les a encadrées. Elle est décédée il y a quelques années, c’est un peu comme un clin d’œil à ma grand-mère qui reste là, avec moi dans la boutique, elle qui m’a tant inspirée et motivée à ouvrir la boutique.

cadre

Une anecdote positive et inattendue à partager ?

Un matin on a reçu une commande de dernière minute pour une émission de télévision. Ils voulaient un bouquet de 100 roses rouges. Nous n’avions plus assez de roses en boutique alors ne voulant pas manquer cette belle opportunité, je suis allée chercher une employée tôt le matin chez elle, on est allée chez le fournisseur pour ensuite se rendre au lieu du tournage, en plein quartier résidentiel. On s’est stationné, on a ouvert le coffre et ont s’est mises à préparer le bouquet géant super rapidement en pleine rue (rires). Bref, c’était vraiment drôle comme scène. On a finalement vu le soir à la télévision qu’ils avaient finalement séparé le bouquet en plusieurs petits bouquets dans plusieurs vases (rire). Ça reste un bon souvenir, c’était drôle.

Une anecdote plutôt négative à partager ?

L’année dernière, on a remarqué une fuite d’eau au plafond du frigo où on entrepose les fleurs coupées. J’ai bien sûr avisé le propriétaire immédiatement, mais il n’a pas réagi avant plusieurs mois, malgré toutes mes demandes. À un certain moment, on s’est rendu compte qu’on était en train de perdre complètement le plafond, car tout était moisi, et des morceaux tombaient peu à peu. On a dû vider le frigo et garder les fleurs à l’extérieur. J’ai fait venir des experts en qualité d’air et j’ai acheté un purificateur d’air. On s’est retrouvé avec un gros trou dans le plafond et dès qu’il pleuvait dehors, il pleuvait à l’intérieur du frigo. Ce n’était pas juste des petites gouttes d’eau, on devait mettre une grosse poubelle pour récupérer l’eau qui tombait la nuit. Après huit mois de demandes, le propriétaire a enfin fait réparer le toit et ça a pris encore quelques mois pour réparer le plafond de mon frigo, ce que j’ai dû finalement organiser moi-même et à mes frais. Vraiment la pire expérience depuis l’ouverture du commerce.

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