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L’Avenue du Mont-Royal
Nouvelles

Rencontre avec Izabelle Duguay, l'artiste de la fresque immersive

11 août 2023

Petit retour sur la fresque immersive Mère Nature qui a été réalisée à la sortie du métro Mont-Royal par Izabelle Duguay, accompagnée de ses deux assistant.e.s. Vous pouvez l’admirer depuis un mois maintenant et elle va continuer à accompagner vos déplacements jusqu’à la rentrée.

Nous avons pris le temps de discuter avec Izabelle qui nous a confié que dans son travail artistique, sa source d’inspiration principale c’est la nature et qu’elle se trouve également au centre de son processus thérapeutique personnel. Izabelle est gaspésienne, elle vient des grands espaces et du bord de l’eau. La nature est apaisante pour elle, et elle aime offrir un moment de détente et de contemplation aux personnes qui découvre son travail. Toute sa démarche est basée sur la composition de paysages, de nature composée, qui permet de s’évader. Pour elle, ses murales sont comme un don, un cadeau, de la douceur déposée dans la ville. Il y a toujours cette dualité dans son travail, la douceur de la nature qui fait face à la dureté de la ville. L’urbanité apporte un coté plus abstrait à ses compositions et permet une cohésion de son processus créatif.

Izabelle est scénographe et peintre de formation. Elle aime travailler sur les échelles et l’idée d’être dans un décor, de créer une ambiance, de créer un lieu. C’est pour cela que les projets monumentaux comme celui réalisé sur l’Avenue du Mont-Royal parlent énormément à Izabelle, ils sont enveloppant et en cohérence avec son désir de créer des univers. Laisser le public contempler, prendre du temps pour s’arrêter, rêver et penser à la nature, au cycle et aux saisons : c’est le cadeau d’Izabelle.

Être mentor, médiatrice et éducatrice fait également partie du positionnement d’Izabelle. Pour créer elle aime être en mouvement perpétuel, elle travaille sur le changement social par l’art public et l’art collectif. Elle travaille avec plusieurs clientèles vulnérables, particulièrement des jeunes de 16 à 18 ans. Son travail avec l’organisme montréalais MU durant environ 7 ans lui a permis de créer avec ces jeunes un environnement sécuritaire et ouvert aux multiples processus créatifs, d’horizons variés. Dans ses projets entrepreneuriaux mais aussi dans sa pratique personnelle, elle intègre l’aspect social, le travail d’équipe et est attentive à comment cet ajout peut influencer sa création mais aussi sa vie personnelle.

Elle envisage même de créer un programme dédié aux jeunes femmes spécifiquement, car c’est un public qui lui tient à cœur. Elle a réalisé par exemple des murales pour l’Itinéraire et la Misson Old Brewery qui est une association qui aide les femmes en situation d’itinérance.

Personne aux multiples chapeaux, elle n’a pas souvent fait de murales au sol comme c’est le cas avec notre projet. Ce qu’elle aime avec le travail au sol c’est la libération du geste et de l’exécution. C’est beaucoup moins le cas avec une murale au mur. C’est certain qu’au sol, il y a un travail plus conséquent pour la préparation du sol, la peinture s’effrite et s’efface aussi plus rapidement. Mais ce coté éphémère, il fait écho avec les cycles de la nature, la transformation, la mutation. On est vraiment dans un laisser-aller avec ce projet, on marche dessus, ça n’a pas besoin d’être parfait.

Les assistants qui l’ont épaulé sur ce projet, Bibi Una et Pascal Foisy, Izabelle les connais depuis longtemps. Elle choisit ses assistants par rapport à leurs forces et à ce qu’elle peut leur enseigner, pour créer une équipe équilibrée. Il n’y a pas besoin d’être bon en dessin pour réaliser des murales, on peut aussi être bons dans la gestion des couleurs, dans le style ou bien l’esthétique et le design. Il n’y a pas besoin de savoir dessiner de façon réaliste. Elle aime avoir des assistants diversifiés, pour pouvoir sélectionner le meilleur équilibre en fonction de ses projets. Elle aime travailler en équipe.

Izabelle à un espace de création aux Ateliers 3333. Elle envisage de dédier une partie de cet espace à l’éducation et à l’ouvrir à des artistes plus jeunes pour qu’ils puissent l’utiliser. Elle cite comme exemple Artists for Humanity, un projet réalisé à Boston, elle rêve de pouvoir mettre en place un projet proche de celui-ci, à plus petite échelle.

Le projet de la fresque immersive à créer quelques défis techniques spécifiques, Izabelle nous raconte :
Ce n’est pas son premier projet dans la rue. Elle a travaillé sur la rue Sainte-Catherine, au Centre-ville et sur la rue Crescent et a déjà expérimenter ces situations de vulnérabilité lié à la création dans la rue. La proximité avec les passants est parfois un défi, ça peut devenir des enjeux de gestion, de tolérance, de patience et de compréhension. Elle croise parfois des personnes qui reflètent beaucoup de contextes sociaux différents comme l’itinérance et la santé mentale.

Cependant, être en face de la maison de la culture pour ce travail en particulier est plaisant car il y a des personnes qui y travaillent et y habitent, qu’Izabelle à croisé chaque jour durant le projet et avec qui elle a tissé une petite relation privilégiée. Les habitants du quartier s’approprient aussi le projet, discutent, encouragent et remercient les artistes, ils suivent vraiment l’évolution du travail au jour le jour. C’est aussi pour Izabelle l’avantage de ne pas être dans un chariot élévateur comme c’est le cas pour peindre sur un mur. Elle est vraiment contente de faire ce don à ces personnes qui vivent dans le quartier et de participer à sa manière à embellir leur été.

Izabelle à terminé notre rencontre en nous racontant ce qui l’avait poussé à accepter de travailler sur notre projet de murale immersive. Elle avait déjà travaillé avec l’équipe de notre SDC en 2021 pour la réalisation de la Roseraie, un projet de murale également situé à la sortie du métro Mont-Royal lorsque la station était encore en travaux. Elle était heureuse de pouvoir travailler à nouveau avec notre équipe, ce qui nous réjouit également. Izabelle était heureuse de pouvoir être bien accompagnée, par des personnes d’expérience, et de travailler avec une équipe qui avait une direction artistique forte et établie. Elle remercie aussi beaucoup ses assistants dédiés et talentueux. Ça lui a aussi fait plaisir de pouvoir habiller l’avenue du Mont-Royal aux cotés de Romain Boz, un ami, qui réalise notre second projet de calligraphie au sol en parallèle. Elle aime que leurs œuvres se côtoient sur l’avenue du Mont-Royal.

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